Les ouvrages d'art

 

Branche OUEST :  le pont canal du Val de Sauldre

 

Situé sur les commune de Chatillon-sur-Cher et de Selles-sur-Cher dans le département du Loir et Cher, le pont-canal du Val de Sauldre  est visible là où la Sauldre se jette dans le Cher, à l'Est du bourg de Châtillon-sur-Cher, au lieu-dit la Cave et permet au canal de Berry de franchir cette rivière.

Le pont-canal sur la Sauldre est construit sous la direction de l'ingénieur Camille Bailloud entre 1833 (premier projet) et 1839 (ouverture à la à la navigation de la section Vierzon / Noyers). En 1833, l’ingénieur propose deux projets : un pont-canal avec bâche en fonte (deux arches de 16 m) ou un pont-canal en maçonnerie (cinq arche plein cintre de sept mètres d’ouverture). C’est le deuxième projet qui est réalisé. La cuvette mesure 3 m de large et 64,40 m de long, les chemins de halage présentent une largeur de 1,60 m. En 1842, ce pont-canal est considéré par l’ingénieur Eugène Flachat comme l’ouvrage le plus étanche du canal de Berry grâce à la qualité des mortiers employés.

Ce pont canal est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 16 octobre 2009.

Branche SUD : les Ponts CANAUX
 Pont canal de la Croix

Le pont canal de la CROIX ou pont CHATARD se situe sur la commune d’Ainay-le-Vieil

Ses propriétés
Conçu  par l’ingénieu r VAUVILLIERS, lors de la première moitié du XIXème siècle. Il est en pierre  de taille, formé d’une seule arche.
 Long de 10 m, large de 3 m et haut de 4 m, il permettait au canal de Berry de franchir le ruisseau de la Roche qui alimentait les douves du château d'Ainay-le-Vieil.
Ce pont canal est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 15 avril 2009.

Pont canal de la Tranchasse

Le pont canal de La Tranchasse enjambe la rivière le Cher sur les communes d’Ainay-le-Vieil et Colombiers. Il se situe à 41 km de Montluçon, 8 km de Saint-Amand-Montrond et 28 km de Fonblisse commune de  Bannegon, point de jonction des 3 branches du canal de Berry.

Ses propriétés
Construit en pierre de taille, entre 1829 et 1834, conçu par l’architecte Joseph-Michel DUTENS, long de 96 m, formé de 8 arches de 10 m d’ouverture, doté d’une écluse,  il est le premier pont canal réalisé dans la région centre.
Il est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 15 avril 2009.

 Un peu d’histoire
Les matériaux locaux utilisés pour sa construction résistent mal au gel et des dégradations importantes sont constatées et nécessitent des réparations rapidement.
En 1844, sa cuvette est enduite de bitume et élargi à 2.70m. Le trafic devient très important et nnécessite un  élargissement qui passera à 5.20 m en 1872. Afin d’en assurer  l’étanchéité on pose des feuilles de plomb.
En 1878, le pont-canal subira de nouvelles dégradations, la tête aval se détachera du corps du pont. La maçonnerie sera consolidée par la pose de tirants métalliques avec ancres cruciformes aux extrémités et les piles seront cerclées d’acier.
En 1907, le plafond sera briqueté et des platelages en bois sont installés sur les côtés.

Comme le canal de Berry, le pont canal de la tranchasse  a été déclassé en 1955 et est tombé dans l’oubli.

MAIS :

Extrait d’un article du Berry Républicain de 1997. Écrit par Hervé Le Fellic
« La Tranchasse » retrouve vie.
 
L’eau ne coule pas encore dans ses flancs mais le pont canal de la tranchasse a fait toilette, grâce au comité d’aménagement et de protection de la vallée du CHER. Mérité, pour un ouvrage d’architecture industrielle trop longtemps délaissé.
Tous les participants de la marche du canal lui ont jeté un coup d’œil. Franchissant le Cher, le pont-canal de la Tranchasse, entre Colombiers et Ainay-le-Vieil soupire d’inutilité. Les arches sont toujours solides, mais son lit, tout artificiel, est vide. Il se sent un peu délaissé, lui qui est un des ouvrages importants du patrimoine économique du département. On est bien loin de l’ambiance dont se souviennent les Saint-Amandois, qui évoquent l’endroit en semblant décrire les bords de Marne. En fait de guinguette, à deux pas de l’écluse désormais inutile, la buvette est toujours là, avec son enseigne et sa licence placardée près de la porte d’entrée...
Une autoroute d’eau.
S’il n’avait été d’eau, on aurait pu le surnommer A71. Bien avant l’autoroute, il permettait de relier Montluçon à Paris, mais aussi à Nantes. Joseph-Michel DUTENS, l’architecte qui a pensé son cours,  voyait loin...La Tranchasse ne porte plus maintenant que le souvenir qu’y mettaient les mariniers et tous les artisans qui  gravitaient autour de cet axe économique. La crue du Cher en 1940, qui empêche la navigation pendant plusieurs mois, était le signe que le glas sonnait. On ne verra plus passer la péniche « PERNOD » qui amenait 56 000 litres de cet apéritif d’Ivry à Montluçon pour la mise en bouteille. Pas plus que le CHER, péniche de fer, construite pas les frères DESMARAIS en 1943, pour transporter 55 000 litres d’essence. Elle navigue toujours sur la Seine.
Les portes des écluses ne fonctionnent plus. Mme Lamamy fut la dernière à les manœuvrer à la Tranchasse où le canal ne transporte plus que du vent … Mais le premier pas fait par CAPVAL (comité d’aménagement et de protection de la vallée du cher )  peut compter pour que la Tranchasse retrouve vie.

2011 : SAUVONS LA TRANCHASSE
 L’ARÉCABE jette son dévolu sur le pont-canal de la Tranchasse pour amorcer la résurrection du canal de Berry.
15 Mai 2011 : action de l’ARÉCABE. 62 bénévoles adhérents ou non, armés de bonne volonté et de courage, de débroussailleuses, tronçonneuses, pelles, pioches … œuvrent toute la journée et  donnent  fière allure à ce fleuron de la vallée du Cher.
Menacé de destruction, vandalisé, interdit de franchissement  … l’ARECABE reste très  vigilante sur  son devenir.
2014 / 2015 : de nombreuses actions de débroussaillage sont mises en place rive droite du canal de Berry entre La Tranchasse et Ainay-le-Vieil.
 Le 6 avril 2016, l’ARECABE organise un après-midi d’animations  le long du canal de Berry, d’ Ainay-le-Vieil à Drevant, via la Tranchasse, en collaboration avec la municipalité et les associations de Drevant. 
La soirée est clôturée par l’illumination de Pont canal de la Tranchasse. Plus de 400 bougies mettent en valeur cet emblématique  ouvrage d’art du canal de Berry.

Aujourd’hui
Le chemin de halage, rive gauche, est aménagé dans le cadre de canal à vélo.
Un projet de réhabilitation  du pont-canal est en cours.

Pont canal de la QUEUGNE

Le pont canal de la QUEUGNE se situe sur la commune d’ÉPINEUIL-LE-FLEURIEL .
Il permet de franchir la rivière LA QUEUGNE et le COURNANÇAIS qui se sont rejoint en amont.

Caractéristiques
Construit en pierre de taille en 1825 par l’ingénieur AUNIET, il se compose d’un pont canal en maçonnerie avec deux écluses accolées et un pont établi sur les murs de l’écluse inférieure.
C’est un pont en arc de cercle de 18 m de long formé de deux arches surbaissées de 7 m d’ouverture. A l’origine la largeur de la cuvette était de 2.70m. Deux écluses à sas sont accolées au pont canal, elles ont respectivement 2.64m et 2.53m de chute.
Particularités :
Ce pont-canal sur arches est le seul à être doté d'une double écluse sur le canal de Berry.
La rivière qu’il enjambe se nomme bien la Queugne, mais le panneau indiquant l'écluse près du pont canal de la Queugne indique "La Queune"

Un peu d’histoire
 Le projet date du 20 septembre 1825. Il consiste en un pont-canal en maçonnerie avec une double écluse et un pont établi en prolongement de la plus basse. Toutes les heures puis toutes les deux heures, les deux éclusiers alternaient le sens de circulation des péniches.
1861, des problèmes d'étanchéité apparaissent, car  de la chaux grasse avait été utilisée à la place de la chaux hydraulique.
1866, la cuvette du pont-canal est portée à 5,5 m et des voûtes en arc de cercle sont ajoutées aux anciennes. Elles ont une ouverture de 7,7 m avec flèche de 1 m et les piédroits 3,1 m de haut. Un an plus tard, on envisage de supprimer une des deux écluses afin de réduire le temps de franchissement de l'édifice qui était alors d'une vingtaine de minutes.
1883, un bureau de statistique est accolé à la maison d'éclusier tandis qu'un petit magasin pour entreposer les agrès est monté.
1896, soit après 71 années de service, une réfection complète  des maçonneries a lieu.

À la fin du XIXe siècle, en été, environ 42 bateaux par jour  traversent le pont-canal de la Queugne.
La proximité du canal de Berry a largement contribué à la création et au  développement du site de la Queugne. Ce hameau connut une activité intense au XIXème siècle et début du XXème siècle comme l’atteste encore  la présence de deux fours à chaux aux formes bien particulières.

La double écluse de la Queugne et le pont canal font partie des ouvrages d'art présentant une valeur culturelle et patrimoniale non négligeable.

Aujourd’hui
Ce pont canal et ses deux écluses sont asséchées   de même que le bief amont (Vallon … Epineuil). Dans le cadre de canal à vélo, linéaire reliant les départements du Cher et de l’allier, inauguré en mai 2019, des aménagements détente, coin pique-nique ont été réalisés. 
L’association Tourisme et Loisir Epineuillois propose un site multi solutions dédié au sport, à la famille et à la nature. Vous pouvez louer, ou y planter votre tente, jouer en famille ou entre amis, vous restaurer ou boire une boisson fraîche, une glace ou encore louer un vtt pour vous promener sur les bords du canal de Berry, mini-market, boutique et information touristique sont à votre disposition.


Pont canal de CHANTEMERLE à VAUX (ALLIER)

Caractéristiques:
Année de construction : 1825
Architecte : Joseph Michel DUTENS
Forme et dimensions : pont en arc de cercle de 27m de long sur 3 arches surbaissées, largeur de la voie d’eau 4 m
Construction en pierre de taille, granit local
Rivière franchie : LA MAGIEURE

Le Pont-canal de Chantemerle est situé sur la commune de Vaux, dans le département de l’Allier (Auvergne). Il permet au canal de Berry de franchir la rivière Magieure.
Par voie d’eau, le site se trouve à 10 kilomètres de Montluçon, à 39 kilomètres de Saint-Amand-Montrond et à 60 kilomètres de Fontblisse.
L’écluse attenante à l’édifice possède un gabarit hors-normes pour le canal : 4 mètres de largeur pour 34 mètres de longueur, et corrige une différence de bief de plus de 3 mètres.
Le pont canal de Chantemerle à l’instar du Pont-canal de la Tranchasse,  connut des problèmes d’étanchéité qui conduisirent à des restaurations, en 1853 et en 1898

Sa réhabilitation.
Le lancement de réparation et de réhabilitation du Pont canal de Chantemerle a eu lieu le 27 Octobre 2017.
Que de temps écoulé depuis le 16 février 2014, date à laquelle au cours d’un parcours découverte nous avions constaté la présence d’une rubalise interdisant l’accessibilité pour danger  à l’angle du pont canal. Que de vétusté à deux pas de la voie verte récemment inaugurée !
Nous écrivions au président du conseil général de l’Allier : 
«  Le  Pont canal de Chantemerle construit au XIX è siècle  surplombe « La Magieure » affluent du cher. D’une longueur de 27m, il se compose de trois arches de 4m qui présentent une détérioration très importante, une restauration devient urgente. Nous remarquons que même la maçonnerie  est en très mauvais état, ce passage devient dangereux pour les promeneurs ».
Suite à notre signalement, quelques mois plus tard les nouveaux élus  du Syndicat du canal Allier et de la  municipalité de Vaux se sont emparés du dossier, une rencontre après les élections municipales avec Monsieur le nouveau Maire est engagée, et l’ARECABE explique ses démarches auprès de l’ancien maire, qui sont malheureusement restées lettres mortes.

Trois années ont été nécessaires pour effectuer  le diagnostic, les études, lancer les appels d’offre… mais  surtout réunir  environ 1.500 000€   afin de financer les travaux.
Les pierres sont démontées une par une, remplacées, rejointoyées, une passe à poissons est réalisée afin de rétablir la continuité écologique, les nichoirs à chauve-souris sont aménagés. …  rien n’est négligé !
L’écluse a été nettoyée  dévoilant au passage un fond totalement pavé, un chef d’œuvre fort bien dissimulé au fond de l’eau et recouvert par la vase au fil du temps. Deux portes d’écluse busquées  en acier ont été installées à l’amont.
Pendant ces longs mois de travaux plusieurs visités de chantier ont été proposées aux institutionnels,  aux mécènes, aux associations.
L’inauguration a eu lieu le 14 septembre 2018.

Le montant global de l’opération s’est élevé à plus de 1 440 000 € TTC.
Cette opération a bénéficié  de :
 - 75 % de subventions publiques (État, Conseil départemental de l’Allier, Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes, Union Européenne, Agence de l’eau Loire Bretagne, Établissement Public Loire .
- 4 % proviennent de mécénat (fondations d’entreprises, fondation du patrimoine, mécénat, associations).
- 21 % restent a la charge du Syndicat Intercommunal pour l’entretien et le maintien en eau du canal de Berry.

Une belle réussite pour le président du Syndicat Serge BOULADE et les membres qui ont porté à bout de bras ce lourd dossier pendant plusieurs années.
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